Editions : Gallimard – Jeunesse
Pages : 387
Sortie : 20/01/11
Prix : 6,70€
Après avoir reçu un étrange message de sa soeur Gabrielle, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche.
Après avoir reçu un étrange message de sa soeur Gabrielle, disparue depuis un an, Anne se lance à sa recherche.
Accompagnée d’un vieil écrivain en mal de création, rencontré sur la route, elle passe alors brusquement de l’autre côté.
Et découvre un monde parallèle, un univers blanc, aseptisé, glacial. Là-bas, les habitants ne respirent pas, ne sourient pas, et les humains sont esclaves. Au milieu d’eux, elle comprend vite que sa soeur est retenue prisonnière, quelque part, et qu’elle est en danger. Anne va tout tenter… jusqu’au péril de sa vie.
L’histoire débute avec Etienne Virgil dans sa voiture. Cet homme est un écrivain qui pense avoir raté son dernier roman et qui ne se sent plus inspiré. Page blanche. Jusqu’à ce qu’il croise Anne qu’il prend en stop.
Ils ne se connaissent pas et pourtant, en regardant ce couple totalement atypique, on a l’impression que ce sont de vieux amis. Ils se parlent sans détour et se confient l’un à l’autre. On sent tout de suite qu’un lien les unis.
Anne est une héroïne attachante, elle est prête à tout pour retrouver sa sœur qu’elle croyait perdue. Elle suit la route de Campagne parce que c’est ce que lui a indiqué Gabrielle et se retrouve dans un autre monde.
Ce dernier est complètement revisité, parallèle au notre mais quasiment à son opposé. Aucun bruit, aucun souffle, aucune fantaisie. Ses habitants sont à la limite des robots.
On se surprend cependant à en apprécier certains, qui aident Anne dans sa quête. Ils sont tout aussi attachants et on vient même à en avoir de la peine pour eux. Pour cette vie qu’ils mènent sans réellement la vivre.
L’intrigue n’en est pas vraiment une car on sait très vite ce qu’il est advenu de Gabrielle mais c’est le chemin pour la retrouver qui est intéressant. Semé d’embûches, nos héros ne doivent surtout pas se faire remarquer.
Le climat qui règne tout au long du livre pourrait paraître plat mais il est en fait lourd. On se sent constamment en danger, il faut tout le temps être à l’affût et c’est ce qui fait que l’histoire est réellement bien menée.
Terrienne est un peu un ovni dans mes lectures. Je suis peu habituée à lire des auteurs français, simplement car je n’en suis pas férue et qu’on en rencontre peu dans la Bit-Lit et la YA.
Finalement, ce livre m’a permis de renouer avec les auteurs français. Je n’avais pas été convaincue par A comme Association qui manquait d’un petit quelque chose et Pierre Pevel ne m’avait pas emballée avec ses longues descriptions dans les Lames du Cardinal. Cependant, Jean-Claude Mourlevat sait mêler le réalisme et la fiction en un cocktail dans lequel on se plonge avec entrain. Terrienne est une lecture très agréable que je recommande vraiment. L’histoire n’est pas drôle ou moralisatrice, il s’agit simplement d’une quête dans laquelle Anne se lance pour retrouver sa sœur, quitte à risquer sa vie. Et on la suit volontiers.
Les autres voyageurs avaient fait basculer leurs sièges. Bientôt tous sombrèrent dans le sommeil, et il ne resta plus en éveil que ces deux passagers assis tout à l’arrière: le vieil homme et la jeune fille, si différents l’un de l’autre, mais tous deux venus du même ailleurs. Un ailleurs vertigineusement lointain déjà et qui le devenait plus encore à chaque seconde, tandis que le train traçait comme une balle silencieuse dans le noir compact de la nuit.
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